Ile Maurice

AGRICULTURE. Depuis plusieurs jours, une épidémie de fièvre aphteuse sévit sur l’île de Rodrigues et à Maurice faisant des ravages dans les cheptels des deux îles. Selon les premières estimations, 4000 bêtes seraient infectées à Rodrigues et 2000 devraient être abattues. L’hebdomadaire « Kozé Rodriguais » dans son édition à paraître cette semaine titre « Le désastre ». Selon le périodique 4000 bêtes (bœufs, moutons, cabris et porcs) seraient infectées et 2000 devraient être abattues d’ici ce week-end. 60000 vaccins devraient arriver à Rodrigues et 10 000 ont été commandés pour Maurice. Mais une polémique commence à s’étendre : les éleveurs rodriguais sinistrés auraient préféré avoir des bêtes en compensation plutôt qu’une indemnité financière qu’ils jugent insuffisante. Une « no go zone » a été instaurée dans les élevages touchés.

Selon les déclarations du ministre de l’agro-industrie de Rodrigues, l’épidémie remonterait au 19 juillet dans la région de Terre-Rouge. Les premiers tests s’étant révélés négatifs, un épidémiologiste de la COI (commission de l’océan Indien) n’a été dépêché sur place que le 30 juillet. Le lendemain, 31 fermes ont été identifiées comme infectées et 92 cas sont officialisés. L’export de bestiaux depuis Rodrigues est alors interdit. Mais une cargaison accoste malgré tout le 1er août à Port-Louis à Maurice : les bêtes sont immédiatement dirigées vers le centre de quarantaine de Richelieu. À la Réunion, la préfecture a tenu à mettre en garde contre les risques de propagation. « Cette maladie virale ne présente pas de risque pour l’homme mais est extrêmement contagieuse pour les animaux d’élevage (…) Cette maladie peut être transmise par les animaux vivants, les denrées animales ou d’origine animale ainsi que par tout matériel contaminé. L’introduction de cette maladie à La Réunion menacerait la pérennité des filières d’élevage et entraînerait de graves conséquences, tant économiques que sanitaires. »

La préfecture rappelle donc qu’il est interdit d’importer toute denrée d’origine animale issue de pays tiers à l’Union Européenne (hors produits de la pêche). L’introduction des animaux vivants en provenance de ces zones est soumise à un contrôle vétérinaire strict et préalable à l’entrée sur le territoire. Les contrevenants s’exposent à la confiscation de la marchandise prohibée et à des poursuites pénales, punissables de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Ces peines peuvent être portées à 10 ans d’emprisonnement et 300000 euros d’amende en cas de propagation volontaire de la maladie.

Source: http://www.clicanoo.re/534385-la-fievre-aphteuse-ravage-rodrigues.html