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COMORES / STATUT DE MAYOTTE

Publié le 07/02/2011 à 10:15 par moindjie Tags : histoire 2010 femme france enfants travail mort livre rose éléments revenu isabelle
COMORES / STATUT DE MAYOTTE: UN NOUVEAU DEPARTEMENT, UNE NOUVELLE HISTOIRE

L’historien spécialiste des 18e et 19e siècles comoriens, Jean Martin, est arrivé à Mayotte pour présenter son nouveau livre et recevoir des mains du préfet le 1er tirage de la couverture du manuel du primaire dont il a suivi la rédaction pour la partie c

L’historien spécialiste des 18e et 19e siècles comoriens, Jean Martin, est arrivé à Mayotte pour présenter son nouveau livre et recevoir des mains du préfet le 1er tirage de la couverture du manuel du primaire dont il a suivi la rédaction pour la partie concernant l’histoire de Mayotte. Il a également été invité à donner des conférences par les Naturalistes de Mayotte, l’une dans la salle de cinéma de Mamoudzou et l’autre à Sada ; et par le Vice-Rectorat à l’Institut de Formation des Maîtres (IFM) et au Collège de Mgombani.

Lors de la première conférence, comme dans son livre, il se livre à des distorsions de l’histoire et à des affirmations douteuses qui laissent penser à un travail de commande au moment où l’île doit devenir officiellement un département français et où l’Etat français cherche à convaincre ses 35 partenaires européens d’accepter de transformer l’île en Région Ultra-Périphérique (RUP). Même Pierre Pujo, le leader des royalistes de l’Action française n’est jamais allé aussi loin dans les affirmations péremptoires à visées politiques.

Comme à l’accoutumée lors des Conférences organisées par l’association des Naturalistes de Mayotte, la salle du cinéma de Mamoudzou était pleine. Comme d’habitude aussi, il y avait très peu de Maorais et d’autres comoriens des trois autres îles. Pourtant, dans cette période de transition vers un département tant souhaité, on pouvait penser que le sujet abordé en attirerait beaucoup. En effet, le professeur Jean Martin, éminent spécialiste de l’histoire comorienne (auteur de Comores, quatre îles entre pirates et planteurs, L’Harmattan, 1983) avait décidé de se lancer, sans avoir vraiment fait de recherches dans ce domaine, sur l’histoire immédiate des Comores. Il avait choisi comme titre de sa conférence : « 1975, comment Mayotte est restée française ?»

Une histoire orientée

Cette conférence, très suivie par les fonctionnaires français, notamment les enseignants en poste dans l’île ressemblait à une commande institutionnelle au moment où l’île doit devenir un département français en mars.

Il était d’ailleurs déjà venu en novembre 2008 pour « éclairer » les mêmes fonctionnaires avant la consultation de mars 2009. Mise à part la partie proprement chronologique, les propos de l’historien sur les choix qui ont été faits, sur la nation comorienne, sur les présidents comoriens et sur les Anjouanais ont surpris une grande partie du public, surtout ceux qui n’avaient pas lu le livre qu’il vient de publier : Histoire de Mayotte, département français, Indes Galantes, 2010.

Entre erreurs et mépris

Parmi les éléments avancés par Jean Martin lors de la conférence et dans son livre et qui sont l’objet de controverse, on peut noter :

-La nation comorienne n’a jamais existé, le shikomori non plus (cela rappelle à certains Comoriens les propos d’un ancien préfet de Mayotte qui pendant le séparatisme anjouanais disait que l’Etat comorien n’avait jamais existé avant la colonisation) ;

-En 1966, Saïd Mohamed Cheikh avait été lapidé et poursuivi à Mayotte, à tel point qu’en montant dans son avion il avait perdu sa chaussure ;

-Ali Soilihi, qui était fou selon J. Martin, repoussé par les Maorais pendant « la marche rose » avait été contraint de marcher sur le drapeau comorien et lever le drapeau français ;

-Ahmed Abdallah était selon Jean Martin un « sot » (l’ancien président des Comores s’est vu attribué de nombreux noms d’oiseaux pendant la conférence, mais aussi dans le livre) ;

Les Anjouanais avaient colonisé Mayotte, et pour affirmer cela J. Martin s’appuie sur le fait qu’Ahmed Abdallah, Mohamed Ahmed, Ahmed Abdou et d’autres avaient acheté des terres à Mayotte. Dans le livre la stigmatisation des Anjouanais est encore plus grande et constitue un ramassis de tout ce qu’on entend sur les Anjouanais à Mayotte, sans aucune remise en cause, sans aucun examen sérieux de ces rumeurs, et surtout sans aucune perspective historique.

Contrairement à ce qui s’était passé lors du premier passage de J. Martin à Mayotte, cette fois, il s’est trouvé des gens qui connaissent bien l’histoire de l’archipel pour répondre à sa volonté de reconstruire l’histoire de la région.

Anachronismes et contre-vérités

Ces propos ont choqué un grand nombre d’enseignants mais ne sont intervenus que ceux qui avaient des connaissances suffisantes sur l’histoire des Comores en général, et de Mayotte en particulier. Ainsi, après la prise de parole de Daniel Martial-Henry pour faire des rappels sur la généalogie de sa famille, Mohamed Nabhane, professeur agrégé d’arabe a interpellé Jean Martin sur les nombreuses inexactitudes et contre-vérités historiques.

Pour lui, il s’agit encore une fois de faire appel à l’autorité, à l’expert pour accréditer une version officielle de l’histoire de l’archipel, comme on a fait appel au linguiste F. Laroussi pour établir que le shimaore est une langue distincte du shikomori, il y a quelques mois. Seulement, il y a des cas où l’appel à l’autorité est fallacieux : lorsque l’expert se prononce sur un sujet autre que celui pour lequel il est qualifié. Or quand M. Martin aborde le 20e siècle comorien, il sort de sa période historique (18e et 19e siècles) pour parler de la période contemporaine pour laquelle, il n’a quasiment pas fait de recherche.

Isabelle Mohamed a pris la parole pour affirmer que si les propos de J. Martin étaient un peu plus mesurés en conférence que dans le livre, il n’en demeurait pas moins qu’encore une fois l’historien avait oublié son métier, en multipliant les anachronismes (ndr : erreur consistant à juger le passé avec ce qu’on sait aujourd’hui, la faute la plus grave pour un historien) et en multipliant les contre-vérités.

Elle a dénoncé la volonté de présenter au public les Anjouanais comme des envahisseurs de l’extérieur venant spolier les Mahorais, rappelant que si Mohamed Ahmed avait acheté des terres à Mayotte c’était parce qu’homme de pouvoir et d’argent il avait eu les moyens et les connaissances pour le faire mais que l’assistance devait savoir que, comorien polygame, il avait une femme mahoraise, que les terrains étaient au nom de cette femme, que les enfants de ce lit en étaient a priori héritiers et qu’il s’agissait donc d’un fonctionnement de classe ou de caste.

La nation comorienne

L’auteur de ces lignes, historien de formation a d’abord montré sa perplexité car les précédentes recherches de J. Martin sont en total opposition avec ses affirmations d’aujourd’hui. Le dernier livre est loin d’être un livre d’histoire, c’est en fait un livre de commande. Pour lui, J. Martin fait fi de toute méthode historique et ne cite jamais ses sources, à partir du moment où il aborde le 20e siècle. Ainsi, l’historien développe une nouvelle thèse sur la mort de Zakia Madi, elle se serait noyée, aveuglée par les grenades de la garde comorienne alors que, jusque-là, dans la thèse en cours dans l’île (rappelée par Daniel Martial Henry qui a affirmé que c’est son père qui a fait l’autopsie), celle qui est désignée comme la « martyr du MPM » aurait été tuée par les éclats de grenade.

Or, J. Martin ne présente aucune archive pour appuyer sa thèse. Le correspondant de la Gazette lui a donc suggéré un rapport qui se trouve dans les archives françaises et qui bat en brèche les deux thèses présentées. Il est également revenu sur l’affirmation de J. Martin selon laquelle la nation comorienne n’a jamais existé et n’existe pas. Pour lui, même en gardant la définition européenne et française de « nation », J. Martin confond « nation » et « Etat ».

En effet, dans l’histoire européenne, on a eu des nations sans Etats (ainsi l’Allemagne et l’Italie ne recouvrent leur unité nationale et ne forment des Etats qu’en 1870) et l’absence d’Etat, dans le sens occidental, ne veut pas dire qu’il n’y a pas de nation. Et puis, est-ce que le monde entier, notamment l’Afrique, doit se plier à la définition française de la nation, est-ce que les Africains ne pouvaient pas avoir d’autres manières de s’organiser politiquement ?

Le droit des peuples

Pour répondre à l’idée, développée par J. Martin du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui doit, selon l’historien, prévaloir sur l’intangibilité des frontières issues de la colonisation (selon l’ONU), l’avocate Fatima Ousseni, a rappelé le cas des habitants de l’île de Sainte-Marie qui au moment de l’indépendance avaient affirmé leur volonté de rester français. Pourquoi, pour ce cas là, la France a refusé de prendre en compte le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? » a-t-elle demandé.

A toutes ces interrogations, Jean Martin n’a eu que quelques mots de réponse, confirmant par le silence les insuffisances du travail présenté et une volonté d’imposer un point de vue colonialiste de l’histoire des Comores en général et de Mayotte en particulier.

Mahmoud Ibrahime (Correspondant à Mayotte)

HZK-Presse