Depuis que son mari, un ancien militaire indigène a abandonné le lit conjugal pour s'adonner aux joies du sexe avec une jeune femme anjouanaise sans papier, Mochela (de son vrai nom Mariama Houmadi), vielle dame noire, édentée, au nez écrasé, aux cheveux courts poivre et sel et crépus au crépuscule de sa vie, sillonne les quartiers de Labattoir pour terroriser les sans-papiers en les menaçant de les dénoncer à la police.
Mochela fait partie des chatouilleuses de Petite Terre. D'après wikipedia, les chatouilleuses sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l'influence des autres îles de l'archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française. Elles agissaient par le biais de commandos prenant à partie les responsables politiques comoriens en visite pour les soumettre à des chatouilles et ainsi les forcer à s'aligner sur leurs positions ou à quitter l'île.
Elles sont devenues inoffensives au fil du temps. Elles sont réveillées sporadiquement dans leur sommeil par le politicien indigène du coin, à la recherche d'un soutien électoral en contrepartie d'un festin pas forcement copieux.
Vendredi 5 novembre, Mochela réveille Fatima, la sans-papier qui lui tient compagnie en l'absence de son mari polygame, pour lui dire qu'elle sort patrouiller jusqu'à Dzoudzi. Contrairement à son habitude, ce jour là, Mochela n'avait pas avec elle ce petit bout de papier français qui lui distingue des autres nègres du quartier et qui ne cesse de brandir comme une fierté, une récompense de sa lutte acharnée pour le séparatisme mahorais. Dans son panier il y avait un vieux drapeau français déchiré et un vieux téléphone portable sans batterie qu'elle utilise comme un leurre pour faire peur aux pêcheurs anjouanais qui refusent de lui donner un morceau de poisson. « Voulez-vous que j'appelle les gendarmes » menace-t-elle.
Le 29 mars 2009, en attendant son tour dans le bureau de vote centralisateur n° 32 (Ecole de la Ferme), pour légaliser la présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte, en violation du droit international, Mochela criait en montrant sa carte : « Mayotte 'débarquement', Mayotte 'débarquement'» déclenchant une hilarité générale des mahorais occasionnels (les Mzungus) qui attendaient eux aussi pour mettre à mal le droit international en l'absence des observateurs internationaux qui avaient déjà déclaré à la 39e séance plénière des nations unies du 21 octobre 1976, qu'ils rejettent toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.
Contrairement aux dires des médias et politiciens français il n'y a pas que les négros-mahorais qui ont participé à cette mascarade électorale. Les fonctionnaires et militaires métropolitains temporairement installés à Mayotte ont participé de façon significative à cette consultation. Si dans les textes officiels, on parle des « électeurs de Mayotte » pour permettre justement aux non-négro-mahorais de participer à cette consultation génocide, dans les discours politico-médiatiques, on parle du « choix des nègres mahorais » pour disculper les Mzungus (Les français blancs) de toute implication dans le génocide balladurien.
En tout cas, en votant pour le «département» (ou «débarquement» comme le dit la vielle) de Mayotte, Mochela fait partie des 43,60 % des inscrits de Labattoir qui ont voté pour le « OUI ». Les autres avaient suivi majoritairement le mot d'ordre de boycott lancé par le président des Comores, M. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à la veille de la consultation : « J'appelle ceux qui m'écouteront, à ne pas aller voter car vous risquez de perdre encore plus votre personnalité en donnant à la France un prétexte pour dire au monde que ce sont les Mahorais qui souhaitent sa présence. » avait lancé le chef de l'Etat comorien le 28 mars 2009, dans un message adressé aux mahorais. Sur 5538 inscrits à Dzaoudzi-Labattoir, seuls 2415 avaient voté « OUI » parmi eux Mochela et les Mzungus.
En sortant dehors sans son papier français, Mochela était devenue une comorienne clandestine comme les autres, vulnérable et à la merci de la PAF, susceptible d'être humilié comme ses frères nègres.
La nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre dans le quartier : Mochela est arrêtée et se trouve dans le camion bleu de la gendarmerie. Ayant appris la nouvelle, Fatima la servante est partie cacher le sachet contenant tous les papiers de la « sorcière » et s'est enfuie dans la nature.
Lorsque Mariama Houmadi alias, Mochela est rentrée chez elle, escortée par les gendarmes pour montrer ses papiers français, elle n'a rien trouvé après avoir fouillé de fond en comble sa maison.
Elle est embarquée dans le camion bleu, direction centre expéditif sous les huées des enfants des clandestins : « na walawé wamaoré » (dehors les mahorais). En entrant dans le centre le plus indigne de la république française, on ne sort plus libre. Contrairement à ce qui se passe en France métropolitaine, au 101ème département c'est la loi de l'EGV (Expulsion à grande vitesse) qui est appliquée. On est expulsé en quelques heures, et sans recours possible. La vielle Mochela peut cependant se vanter d'avoir contribué à l'explosion du chiffre des reconduites à la frontière.
Dans le bateau Maria Galanta, Mochela est à bout de souffle. Tout le monde se moque d'elle. Elle se sent humiliée. Mdjomba un clandestin d'origine grande-comorienne ne cesse de la taquiner : « Vous avez vendu notre île et vous êtes devenues vous aussi des clandestins sans ce fichu papier français. Mon frère vit à Marseille avec ses papiers français sans avoir vendu son île». « Vous êtes le 101ème dalmatien » ajouta une autre voix. « Si tu avais la peau blanche, même sans ce fichu papier, tu ne serais pas expulsée » conclut une autre voix.
La question que l'on se pose Mochela prendra-t-elle le risque d'emprunter un Kwassa pour retourner à Mayotte ou préfèrera-t-elle finir sa vie avec sa famille anjouanaise ?

M'sa Mboro de Mtsamboro

publié par http://wongo.skyrock.com/

Commentaires (1)

momo77 le 29/11/2010
quel torchecul!j'ai pas pu tout lire car ça sent mauvais.

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