Alors que la campagne électorale vient d'entamer sa dernière ligne droite, nos compatriotes assistent incrédules à un petit bourdonnement du microcosme sous les cocotiers. Il est un fait que les citoyens ont du mal à trouver leurs marques, face à l'absence de débats sur des sujets de société. Il semble loin le temps des empoignades sur le degré d'autonomie à accorder aux entités insulaires et où les candidats se démenaient comme des beaux diables pour qu'on leur accorde des voix.
Aujourd'hui, le Comorien est devenu sage. Il reste dans son village, dans sa ville, dans sa maison et attend que l'on vienne lui proposer la « marchandise ». Les grands meetings où des orateurs triés sur le volet venaient s'égosiller du haut d'une tribune commencent à se faire rares.
Il faut aussi se dire quand on voit des ex-pontes du régime venir vous tenir le langage d'opposants courroucés, il y a de quoi vous faire une maladie. Même si dans les îles de la lune, dès que l'on franchit la porte hors du pouvoir, on se croit absous de tout le mal que vous ayez pu faire. Pas besoin de faire une autocritique en bonne et due forme pour cela. On prend le bâton d'opposant et on sillonne le pays pour prêcher la bonne parole. Le problème est qu'à un certain moment, la vase devient pleine et il est difficile d'ajouter autre chose dans le crâne de nos pauvres hères. «Ywanu tsidawala wadru... », entend-on dire ici et là.
Il nous faut admettre que le mal est profond. Certains candidats essaient tant bien que mal de présenter des propositions qui malheureusement tombent rapidement dans les oreilles de sourds. Pour l'heure, le seul langage qui est perçu, est celui des espèces « sonnantes et trébuchantes », comme l'on disait dans l'ancien temps. Des villages n'hésitent pas à mettre sur la table des candidats, des projets de constructions, le terrassement de terrain de sports, etc....
Ainsi, les représentants des candidats sont devenus des «VRP» -Vendeur, Représentant et Placier- qui parcourent le pays de long en large pour essayer de voir dans quelle mesure ils peuvent glaner quelque voix, moyennant quelques subsides aux comités en place.
Ainsi donc, ces élections reflètent la façon dont notre pays fonctionne. Sous perfusion internationale, et dont le microcosme politique n'en finit pas de donner une image lamentable quand il s'agit d'être soi-même et de prendre à bras le corps les problèmes concrets qui pèsent sur la population.
Or, devant la gabegie des deniers publics, tant des sociétés d'Etat que des administrations centrales, devant le laisser-aller des hauts cadres de l'Administration publique et des entités insulaires, devant la démission de nos responsabilités envers notre jeunesse, chacun de nous a fait sienne la politique de l'autruche.
Il est temps, que nos politiques prennent un engagement : faire appliquer la loi. Une loi pour tous ! Mais pour cela il faut que l'état tienne ses engagements face aux droits des travailleurs, face à l'abandon de notre jeunesse, face au délabrement de nos infrastructures de base, face à l'absence d'aménagement du territoire, etc.
L'Etat de droit ne doit pas être synonyme d'Etat faible. Il doit imposer sa place dans la gouvernance que chacun appelle de ses vœux. En effet, s'il y a un point où les choses ont failli ces dernières années, c'est l'absence de l'Etat dans la gouvernance, dans la régulation des grands équilibres et il convient de le rappeler que le chef de l'Etat, n'est pas tout l'Etat, il n'est que le chef, c'est une boutade mais elle vaut, ce qu'elle vaut ! Le prochain chef de l'Etat ne doit pas l'oublier.
Source : blog/2010/11/habari-za-udunga-pour-que-l%e2%80%99etat-de-droit-soit-une-realite/">holambecomores

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