Comores

Feu Dhanoun Mohamed Cheikh, Mufti de Marseille, repose désormais au cimetière d’Iboudjou, dans la ville de Ntsoudjini, aux côtés de ses illustres aïeuls, Mouigni Bahsane et Mouigni Baraka.

Cette journée du mardi 21 septembre 2010 a été pour les habitants de Ntsoudjini, de la région d’Itsandra, de la Grande Comores et toutes les iles, pour les comoriens de l’intérieur et de la diaspora, une journée de deuil, de recueillement et de prière.

Les Comores viennent en effet de perdre en Dhanoun Mohamed Cheick, un de ses brillants ulémas, qui a su porter loin, le message de l’Islam, bien au-delà de l’archipel.

Le Mufti de Marseille a passé plus de 36 ans dans la cité phocéenne, prêchant un islam de modération, de tolérance et de paix. Il a largement contribué au rapprochement des commutés musulmanes de cette ville d’une part et, d’autre part, favoriser le dialogue interreligieux.

C’est à cet homme-là que l’Union des Comores a décidé de réserver des funérailles nationales, après que le Chef de l’Etat comorien, en route pour le siège de Nations Unies, se soit rendu à Marseille pour se recueillir devant sa dépouille.

Une journée d’hommage de toute une Ntaion à un de ses fils, cet homme charismatique qui a si dignement représenté son pays d’origine au-delà des mers.

Dès le matin et durant toute la journée, des éléments de la gendarmerie et de la police nationale ont assuré un service d’ordre impeccable à Ntsoudjini et les environs et sur l’ensemble du parcours et des lieux qui devaient accueillir les personnalités et la dépouille du défunt.

Vers 13 heures, un détachement de l’Armée Nationale de Développement ainsi que des membres de la famille avec à leur tète de la Grand Mufti et l’ancien Député Ali Bazi Selim,, ont accueilli la dépouille mortelle à l’Aéroport Hahaya Prince Said Ibrahim et ont escorté l’ambulance amenant le cercueil vers Ntsoudjini.

Arrivé vers 13 heures 45 à la résidence familiale, le corps a ensuite été transporté par des officiers sur la place de la Grande Mosquée de la ville natale de Feu Dhanoun, ou s’est déroulé le cérémonial militaire.

Au nom de l’Etat et de la Nation, l’AND a rendu les honneurs au regretté disparu. Une troupe de la FCD a présenté les armes et procédé à la « sonnerie au mort » avant que 7 coups de canon ne soient tirés en hommage à celui qui fut également un des descendants du dernier Sultan Inya Fwambaya d’Itsandra, Msa Fumu.

Le drapeau National qui recouvrait le cercueil a ensuite été remis à la famille du défunt, par le Vice-président Ikililou Dhoinine qui représentait le Chef de l’Etat à la cérémonie.

Vers 15 H 15, la cérémonie religieuse a commencé par l’intervention du Maire de la ville de Ntsoudjini qui a souhaité la bienvenue à l’assistance et l’a remercié pour avoir honoré la cérémonie. A son tour, M. Alhadhuri Moussa, un des disciples de Maitre Dhanoun et délégué de la communauté comorienne de Marseille a ensuite déclaré en substance : « Nous témoignons devant Dieu que vous avez transmis le message, accompli votre devoir et su conseiller le peuple"

Ce fut enfin le tour du Grand Mufti, Said Toihir Ben Said Ahmed Maoulana qui a fait l’éloge funèbre de Said Dhanoun, en détaillant aux milliers de comoriens et étrangers présents, la biographie du défunt, depuis son départ pour Zanzibar en 1952, les douze ans d’études passés dans cette ile, la bourse d’études pour le Caire en Egypte avant l’installation de l’illustre disparu à Marseille en 1974.

Le Grand Mufti a continué sur la seconde étape de la vie de Feu Dhanoun, passée à Marseille pour enseigner, prêcher, guider, rassembler et organiser les dizaines de milliers de comoriens de cette ville pour entreprendre dans l’éducation des enfants, effectuer le pèlerinage et construire leur grande Mosquée.

Pour le Grand Mufti, la noblesse de Dhanoun s’est trouvé autant dans son comportement et son parcours que dans son ascendance et sa filiation. Il a terminé son allocution par les remerciements de la famille du défunt, de la ville de Ntsoudjini et de la région d’Itsandra aux autorités de l’Union et des iles et à tous ceux qui ont honoré par leur présence ou leur message, la mémoire du défunt.

La cérémonie s’est achevée sur la prière du défunt et la prière de l’après-midi avant l’enterrement au cimetière d’Iboudjou, là où reposent les sharifs, les nobles descendants du Prophète.

Que Dieu fasse de sa tombe, un jardin parmi les jardins du paradis et réserve à Feu Dhanoun Mohamed Cheikh sa miséricorde et ses bienfaits.

Source: Beit-salam